25 septembre 2020: "Mademoiselle Chambon"

Espace Brémontier à Arès, 20 h

Stéphane Brizé réalise une chronique sentimentale toute de délicatesse, avec comme  interprètes inoubliables Mathieu Lindon, Sandrine Kiberlain et Laure Atika au plus près de leurs personnages. En 2010, le film  a été consacré par les Césars avec l’attribution du Prix de la Meilleure adaptation du roman d’Eric Holder.  

Le film. Si « La route de Madison » de Clint Eastwood (1995) constitue LA référence  hollywoodienne en matière d’histoire d’amours chamboulées, « Mademoiselle Chambon » reste son  remarquable pendant français. En 2009, Stéphane Brizé  propose une chronique sociale – sensible et réussie- dans la  petite ville de Montmirail, touchée par la désindustrialisation, le chômage mais aussi par le désenchantement de ses habitants ou les difficultés d’une vie étriquée aux cinquante nuances de gris. Touche après touche, silence après silence, image après image, Stéphane Brizé réalise un mélodrame romantique. Ce délicat et magistral  « portrait » est la  transcription réussie du roman éponyme, signé par Éric Holder, écrivain aux racines médocaines, disparu en janvier 2019.

 

 « Mademoiselle Chambon » a  notamment obtenu en 2010 le César de la meilleure adaptation et deux nominations pour le César de la Meilleure actrice (Sandrine Kiberlain) et le César de la Meilleure actrice dans un second rôle (Laure Atika).

 

L’histoire.  Jean (Antonio dans le roman, Vincent Lindon à l’écran) est un discret maçon, dur à la tâche ;  un « taiseux », marié à Anne-Marie (Laure Atika), ouvrière dans la dernière fabrique de  maroquinerie de la petite cité. Une rencontre vient bouleverser son existence tranquille. Alors qu’il vient chercher son fils Kévin à l’école, il rencontre  Véronique Chambon (Sandrine Kiberlain), l’institutrice timide, sensible,  à l’âme musicienne. Entre eux, peu de mots, mais ils sont des êtres qui se reconnaissent sans se parler. Quelque temps après, elle lui demande de remplacer une fenêtre dans son appartement de location. Un service rendu, des petits riens, une ode du tendre au violon en remerciements, des silences succèdent aux non-dits, l’emprise sentimentale entre le manuel et l’institutrice s’insinue. L’histoire d’amour n’aura pas lieu. Pour Jean et Véronique, il est trop tôt ou trop tard, l’essentiel est ici ou ailleurs. Cette  passion refoulée est sacrificielle. Le couple, qui n’en est pas un,  confronté à un douloureux dilemme moral et sentimental, n’aura que peu de chances de s’épanouir…

 

 Scénario partagé. Stéphane Brizé a cosigné l'adaptation de « Mademoiselle Chambon » en collaboration avec le romancier Éric Holder  et en compagnie de Florence Vignon qui avait été déjà été scénariste -mais aussi actrice- sur son premier long métrage, « Le Bleu des villes ». Ce travail d’adaptation a été salué par l’académie des Césars en 2010.

Premières ...  C'est la première fois qu'un récit d’Éric Holder, écrivain délicat né à Lille en 1960 et installé dans le Médoc pendant une quinzaine d’années - jusqu’à son décès en janvier 2019 à l’âge de 59 ans - est adapté à l’écran. Son premier recueil  (« Nouvelles du Nord », « Le Dilettante ») a été  publié en 1984. Une autre adaptation d'une de ses œuvres a été mise en chantier : « L’Homme de chevet » d’Alain Monne (avec Sophie Marceau et Christophe Lambert) est sorti quelques semaines après « Mademoiselle Chambon » en novembre 2009.

C'est aussi la première fois que Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, principaux interprètes dans « Mademoiselle Chambon » deviennent partenaires à l'écran depuis leur séparation à la ville - les deux comédiens s'étaient mariés en 1998, une fille est née de cette union. Ils s'étaient donné la réplique auparavant à trois reprises, dans « L’Irrésolu » de Jean-Pierre Ronssin, film sur lequel ils se sont rencontrés (1993), puis « Le Septième ciel » de Benoît Jacquot (1997), enfin dans « Filles uniques » de Pierre Jolivet (2003)

 

La soirée. Elle est animée par l’universitaire Pierre Mazet, créateur et président des Escales littéraires de Bordeaux- Nouvelle-Aquitaine, avec, sous réserve, Florence Vignon, co-scénariste du film « Mademoiselle Chambon ».

  Florence Vignon collabore régulièrement comme scénariste au cinéma comme à la télévision, de nouveau associée à Stéphane Brizé en 2015 pour l’écriture de « Une vie » (2015), d’après une nouvelle de Guy de Maupassant avec Yolande Moreau,  Judith Chemla et Jean-Pierre Daroussin. Le film a été  récompensé par le Prix Louis-Delluc 2016 et Prix de la Critique internationale à Venise 2016. Elle a notamment réalisé  «  La Pluie et le beau temps » en 2017.

Pratique. « Mademoiselle Chambon », vendredi 24 avril à 20 h, salle Brémontier, 1, rue du Temple à Arès. Réservé aux adhérents du Ciné-club du Bassin. Ouverture des portes à 19 h 30.

 

Prochain rendez-vous.  Vendredi 23 octobre à 19 h 45,
  « Salyut 7 » film russe (2017). 

lecineclubdubassin.fr


Écrire commentaire

Commentaires: 0