Un film de Chloé Mazlo (2020)
Une histoire de famille. Ce film délicat est raconté à travers des souvenirs d’Alice : sa découverte du Liban, la rencontre avec son mari, l’irruption de la guerre civile… Le personnage d’Alice, interprété par Alba Rohrwacher, est inspiré de la grand-mère suisse de Chloé Mazlo, partie s’installer à Beyrouth dans les années 50 et qui tomba follement amoureuse du pays.
Avec Wajdi Mouawad. Metteur en scène notoire, auteur et acteur, passé avec succès du théâtre au cinéma, ses pièces et ses livres sont une référence. Wajdi Mouawad forme avec Alice un couple lunaire, pudique, sensible. Wajdi Mouawad, est l’auteur de la pièce de théâtre « Incendies » qui a inspiré le film du même nom qui sera présenté au Ciné-Club le 28 juin 2024.
Liban en guerre. Le film de Chloé Mazlo n’évoque pas frontalement les faits historiques qui ont marqué le déchirement du Liban à partir des années 70. Les décors s’animent sous le regard d’une femme étrangère et viennent avant tout alimenter les moments d’espoirs déçus de la famille, leurs moments de terreur ou leurs désillusions
Rencontre avec Chloé Mazlo. Après des études d’arts graphiques (Arts Décoratifs de Strasbourg), Chloé Mazlo s’est spécialisée dans la réalisation de films d’animation. Ses courts-métrages, sélectionnés dans de nombreux festivals, ont été primés à plusieurs reprises. En 2015, « Les Petits Cailloux » a remporté le César du meilleur court-métrage d’animation. « Sous le ciel d’Alice » sélectionné à la Semaine de la critique 2020, est son premier long-métrage. Il a obtenu le prix du Meilleur premier film français lors du Festival de Cannes 2021.
Chloé Mazlo s’est inspirée de son enfance et de son imaginaire nourris par les souvenirs familiaux magnifiés d’un Liban d’avant-guerre. « Sous le ciel d’Alice » mêle une histoire personnelle et celle d’un pays déchiré dans les années 70 par la guerre civile à travers une rencontre entre Alice, la jeune Suissesse ( Alba Rochwacher) et son futur mari (Wadji Mouawad). Entre faits réels, souvenirs fantasmés et convergence de techniques cinématographiques, la réalisatrice a su conserver la bonne distance et le ton juste pour évoquer cette période d’affrontements et de violence ; non sans humour également et avec des touches de délicatesse et de fantaisie portées par des séquences d’animation (sa formation) bien dosées.
Le premier long-métrage de Chloé Mazlo a séduit les nombreux adhérents présents pour le lancement de la quatrième saison du Ciné-club du Bassin à l’Espace Brémontier. Avec simplicité et spontanéité, la jeune réalisatrice a évoqué l’intime de son propre vécu et les désillusions de sa famille ; au fil des questions, Chloé Mazlo a décrypté l’enchevêtrement géopolitique et confessionnel qui a ruiné le pays de ses ancêtres.
Sensible, humaniste, baroque, puissamment poétique, « Sous le ciel d’Alice » est une œuvre vraiment originale dans le cinéma contemporain . Le film aura mérité d’être découvert et apprécié par les cinéphiles de Brémontier. Il faisait grand beau sous le ciel de Chloé et dans les cœurs.