15 novembre 2019 : "Quai des Orfèvres"

Salle Brémontier à Arès à 20h30

Avec la projection  de « Quai des Orfèvres » d’Henri-Georges Clouzot (1947), vendredi 15 novembre, Le Ciné-club du Bassin rend hommage au cinéaste, dont le film magistral a contribué à façonner l’histoire du cinéma français contemporain dans un contexte historique troublé.

Le réalisateur

Si un noir pessimisme teinte  l’œuvre d’Henri-Georges Clouzot, « Quai des orfèvres » (1947)  tout comme « L’Assassin habite au 21 » (1941) ou « Le Corbeau » (1943) sont des films « marqueurs » de la Seconde Guerre mondiale, période trouble où  le tragique dispute un espoir désespéré.  Réalisateur génial mais personnalité controversée, Henri-Georges Clouzot a appris le métier de cinéaste à la Continentale,  dirigée par Josef Goebbels, ministre de la Propagande nazie (notamment « L’Assassin habite au 21 »), ce qui vaut à l’homme de cinéma d’être déclaré anti-français à la fin de la guerre et frappé d’interdiction de tournage. « Quai des orfèvres » correspond à la levée de l’ostracisme et redonne toute sa liberté de création à Henri-Georges Clouzot. Après la Libération, Clouzot élargit son champ d’expression, déjà inspiré des œuvres de maitres du cinéma allemand,

 - dont Fritz Lang -  à la faveur de l’engouement pour les « films « noirs » américains.  Certains de ces films plus « contemporains « Le Salaire de la peur » (1953),  « Les Diaboliques » (1954), « La Vérité »,  avec Brigitte Bardot (1960) font partie depuis des classiques du cinéma. Henri-Georges Clouzot réalise « La Prisonnière » (1968), son ultime film. Il meurt en à Paris le 12 janvier 1977.

Le film

« Quai des Orfèvres » (1 h  47 – en noir et blanc, remastérisé) est un grand film  d’un classicisme remarquable, bien qu’ensuite considéré dans les années 60  comme dépassé par les tenants de la « Nouvelle Vague ».  D’une écriture scénique impeccable et d’une réalisation perfectionniste, « Quai des Orfèvres »  a été tourné dans sa presque totalité en studio. Le décor est une réplique fidèle de l’ancien siège de la police judiciaire de Paris (transféré en 2017), tout comme les coulisses du music-hall, milieu que connaissait bien Henri-Georges Clouzot pour y avoir débuté tout jeune. Les deux milieux ne sont pas sans lien : la comédie humaine -version Balzac- y  est présente, la noirceur des âmes également. La musique rythme et module l’intrigue.  Les « tubes » de l’après-guerre, - « Tra la la » et « Danse avec moi »  (composées par Francis Lopez) -  sont autant de respirations pendant lesquelles le spectateur souffle et profite du talent de Suzy Delair, chanteuse de music-hall et compagne du réalisateur ; l’actrice incarne ici Jenny Lamour, personnage central du drame, enjeu de convoitises sur fond de jalousie conjugale, ressort du drame. Louis Jouvet,  Bernard Blier, Simone Renant, Charles Dullin interprètent les rôles principaux. Un débutant du nom de Louis De Funès fait une courte apparition comme agent de police dans les couloirs du « 36 ».   Le Girondin Jean-Leonis Biès dit Jean Sinoël , né à Sainte-Terre (1898-1949)  figure aussi dans la distribution de « Quai des orfèvres ». Il joue le rôle d’un vieux journaliste fait-diversier.

L’histoire

À chacune de ses apparitions sur scène, la chanteuse Jenny Lamour  (Suzy Delair) séduit les foules venues la voir au music-hall. Son mari Maurice (Bernard Blier), qui l'accompagne au piano, devient jaloux : trop d'hommes tournent autour d'elle, à son goût. Lorsque le riche et repoussant Brignon (Charles Dullin) qui pourrait bien être utile à la carrière de Jenny, entre dans la vie du couple, les choses dérapent: l'industriel est retrouvé mort chez lui. Pour démêler le vrai du faux et identifier le coupable, il faudra toute l'expérience de l'inspecteur-chef adjoint Antoine (Louis Jouvet), dépêché spécialement par la police judiciaire installée au 36, quai des Orfèvres.

La soirée

Vendredi 15 novembre à 20 h, salle Brémontier 1, rue du Temple à Arès. Réservée aux adhérents du Ciné-club du Bassin. La projection est suivie d’un débat animé par Jean Serroy, universitaire grenoblois et critique cinématographique (Le Dauphiné Libéré et journaux du Groupe Ebra), auteur d’ouvrages sur le cinéma et professeur de cinéma. L’Andernosien Marc Bacqué-Cazenave apportera son témoignage d’ancien commissaire divisionnaire au légendaire « 36 ».


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